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quentin rabier

Focus : La pollution aux microplastiques

Il est 15h, vous êtes sur la plage profitant de la brise marine et du bruit des vagues mais le soleil commence à vous faire tourner un peu la tête. Vous vous levez rapidement pour boire une petite gorgée d’eau de votre bouteille en plastique et vous courez vite vous baigner pour vous rafraîchir. Paradoxalement, ce petit geste vous a sauvé la vie mais contribue à vous la raccourcir un peu plus. Ce n’est pas tant le risque d’hydrocution qui pourrait vous faire du mal mais cette petite gorgée d’eau. Le récipient plastique qui contient votre précieux liquide est en effet une des principales sources de pollution dans le monde affectant directement la nature et l’homme (et donc vous aussi).


En quasiment un demi-siècle, le plastique a su conquérir notre chère planète bleue. Développée au sein du secteur industriel européen, cette matière révolutionnaire s’est progressivement répandue au cœur des foyers du monde entier et notamment sous forme de couverts, d’emballages, de récipients et autres outils pour la cuisine. Utilisé par la suite pour différentes créations pour la vie courante, le plastique est rapidement devenu le must des matières de production. Votre bouteille d’eau est l’un des exemples les plus édifiants de la révolution plastique.


Le plastique avait des arguments solides. Sa possibilité de déformation, sa légèreté, sa déclinaison en différentes couleurs permettait d’en faire la matière de création ultime et fonctionnelle au possible. Cependant, qui dit production dit déchet puis pollution. La production plastique a atteint 322 millions de tonnes en 2015 contre 2 millions en 1950. Cette croissance intensive a eu des effets dévastateurs sur l’environnement. 79% du plastique produit est déjà passé à l’état de déchets présents dans la nature, sur terre, dans l’air comme en mer. Le recyclage reste très limité (9% de la production) et ne permet pas de réduire la pollution à long terme qui est d’autant plus dévastatrice qu’elle est en partie invisible à l’oeil nu. On parle dans ce cas de la pollution aux microplastiques.


Sur votre plage, il est possible que vous ayez pu voir cette pollution plastique au travers de bouteilles, verres ou sacs échoués sur le rivage mais la pollution aux microplastiques est d'autant plus redoutable qu'elle ne peut se distinguer. L’eau que vous venez de boire par exemple est probablement déjà polluée par ces particules. Selon l’ANSES, ces particules mesurent entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu.


La principale source de ces particules microplastiques sont les produits plastiques qui se dégradent en des morceaux de plus en plus petits. Quotidiennement, nous en créons également au travers de nos trajets en voiture et l’usure des pneus qui libèrent des millions de particules. En lavant nos vêtements, des millions de fibres plastiques se retrouvent par la suite dans les eaux usées.


Ces particules affectent l’ensemble de l'écosystème de notre planète. Nous les retrouvons dans l’air que nous respirons mais également dans l’eau que nous buvons ou dans laquelle nous pêchons. La présence de microplastiques dans l’environnement marin affecte l’ensemble de la chaîne alimentaire. En contaminant les espèces maritimes pêchées par l’homme, ces particules arrivent finalement dans nos assiettes.


Ce sont entre 4 et 12 millions de tonnes de plastiques qui se retrouvent dans les océans chaque années, ce qui contribue à accélérer la pollution aux microplastiques. Environ 5.250 milliards de microfragments de plastique flottent actuellement dans les océans. Cette pollution s’étend sur l’ensemble de l’espace maritime mondiale (même jusqu’en Arctique).


Les particules microplastiques ont certaines propriétés qui peuvent souvent s'avérer toxiques. Elles circulent par conséquent dans le corps de l’animal et peuvent causer de nombreux problèmes comme la perturbation de la digestion. La faune et la flore marine sont les premières victimes de cette pollution. De l’océan à notre assiette, nous sommes tous concernés par ce problème.


Pour votre santé et celle de la biodiversité marine, pensez à ne pas prendre de bouteille d’eau en plastique la prochaine fois que vous irez à la plage. Optez plutôt pour une gourde que vous pourrez réutiliser par la suite. Limiter la consommation de plastique, c’est limiter la pollution qui en émane !


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